Notre dernière étape asiatique est le Vietnam. Contrairement aux autres pays d’Asie du sud-est on arrive avec plein d’images en tête et quelques préjugés. Les images nous viennent essentiellement des dizaines de films vus se déroulant au Vietnam. Les préjugés viennent plutôt des guides et des mises en garde de quelques voyageurs rencontrés en cours de route : beaucoup d’arnaques, des vendeurs très pressants, beaucoup de bruit… On a heureusement rencontré d’autres personnes qui ont beaucoup aimé et ont relativisé tous ces désagréments. Trajet Kampot-Ho Chi Minh-Ville (Saïgon) En réalité notre première arnaque vietnamienne fut cambodgienne ! Nous avons en effet acheté des tickets de bus pour Ho Chi Minh-ville dans notre charmante guesthouse de Kampot ; Les tickets étaient illustrés d’un gros car à deux étages dans le plus pur style « voyage Léonard ». On demande si notre bus sera identique, on nous répond oui oui avec un grand sourire. Heure de départ annoncée 9 :30, heure d’arrivée 18 :00. Avec 30 minutes de retard c’est un minibus qui avait dû connaître l’Indochine qui vient nous chercher devant notre hôtel. On se dit c’est normal c’est pour le pickup, on changera de véhicule à la gare des bus. Le « van » dont la porte fermait occasionnellement prit la direction de Kep où on embarqua d’autres passagers toujours pas de gare de bus à l’horizon. On commence alors à se faire à l’idée qu’on va passer tout le trajet dans ce vieux tacot. Après un passage de frontière relativement rapide, nous remontons donc et là surprise on nous dépose à quelques mètres d’une gare des bus. Seulement Philippe et moi. Le chauffeur nous assure que nous aurons bientôt un bus pour Ho Chi Mihn. Là un autre type nous dit qu’il a nos tickets et que le bus partira dans une heure et demie... On se rassure en regardant les bus, il y a en a qui ont des aspects plus ou moins normaux. Finalement nous monterons dans un autre bus tout miteux, avec des sièges prévus pour des lilliputiens cul-de-jatte qui mettra 6 heures à nous conduire dans une autre gare des bus. Arrivé à Can Tho notre nouveau chauffeur vietnamien nous achètera deux tickets pour Ho Chi Min dans un autre minivan, très moderne celui-là. Bon on n’a toujours pas de place où mettre ses jambes mais il roule vite et nous arrivons à destination à minuit et demie avec seulement 6 heures trente de retard sur l’horaire prévu. Après un (court) trajet en taxi, nous arrivons à notre hôtel, réservé sur internet. Et là, on nous annonce qu’il y a un « problème » avec notre chambre mais qu’on va gentiment nous mener dans un autre hôtel de même catégorie et qu’en plus (grand seigneur) on nous offre le petit déjeuner en compensation (valeur du dit petit-déjeuner : 1 euro). On râle mais on suit le monsieur dans un dédale de petites rues et on se retrouve devant un hôtel miteux dans une rue très bruyante. On râle plus fort, le type qui nous avait accompagné s’enfuit, nous voilà coincé. La chambre était pire que tout : sale, moisie et pas de fenêtre… Good morning Vietnam qu’ils disaient… Ho Chi Minh-ville Le lendemain, remis de nos émotions on a changé d’hôtel. Le suivant était sympa, vous imaginez : il y avait même une fenêtre dans la chambre. Nous avons passé 4 nuits de plus à Saigon. C’est une grande ville grouillante qui nous a un peu rappelé l’Inde. Une journée fut consacrée à la découverte des monuments historiques de la ville et notamment de son musée des souvenirs de guerre (anciennement appelé musée des crimes de guerre). Malgré tout ce qu’on pensait savoir sur la guerre du Vietnam, on a appris beaucoup de choses en visitant ce musée. Une salle est consacrée aux ravages causés par l’agent orange. Cet herbicide utilisé par l’armée américaine, principalement dans le sud Vietnam, pose toujours de graves problèmes de santé publique aujourd’hui. De nombreux enfants naissent gravement handicapés, le sol est toujours très pollué. A l’entrée du musée, des jeunes, touchés dans leur chair par cette saloperie vendent de petits objets artisanaux. Ils sont les témoins vivants des terribles conséquences de cette arme chimique. Une autre salle présente les clichés pris par les photographes de guerre. Certains sont très célèbres comme celui de la petite fille, courant nue, brûlée par le Napalm. Ces photos sont terriblement émouvantes et montrent l’horreur de la guerre qui a fait des millions de victimes principalement parmi les civils. On y apprend également le massacre de My Lai. Après avoir été bombardés, les habitants de ce village du centre du Vietnam furent tous massacrés par des GI américains. Plusieurs soldats témoignèrent du massacre à leur retour aux Etats-Unis ce qui affecta grandement l’image déjà écornée de l’armée américaine dans son propre pays. Les soldats y étaient alors appelés les « tueurs de bébé ». Une autre partie du musée montre les cages à tigre utilisées dans des prisons pour garder les prisonniers vietcong. La torture était monnaie courante. Cette visite nous a profondément touchés. Nous n’oublions pas pour autant que les vainqueurs écrivent l’histoire et que les Vietcongs ont également commis des crimes, notamment envers leurs compatriotes. Après cette visite éprouvante nous avons découvert d’autres lieux, une cathédrale, un temple et la magnifique poste datant de l’époque coloniale. On trouve également de très nombreux marchés à Saigon. Certains sont très pittoresques et fréquentés presque exclusivement par les locaux. D’autres sont plus touristiques et pas très agréables à visiter. Les marchandises proposées sont sympathiques, les vendeurs beaucoup moins. Certains vous agrippent par le bras quand vous passez à côté d’eux. On vous crie dessus… Finalement on fera nos achats dans les petites boutiques de notre quartier, bien plus conviviales et moins chères. Saigon c’est aussi de nombreux bars qui déploient leurs petites chaises en plastique sur les trottoirs, les savoureux plats de riz à 1 dollar, un trafic de fou, des klaxons, des lumières flashy… Question gastronomie, c’est très bon. On a goûté le Pho (soupe de nouille au poulet/porc/crevette…), des plats en sauce et les nems qui sont vraiment excellents. Que dire de nos premiers contacts avec les Vietnamiens ? Et bien, force est de constater qu’ils sont en moyenne bien moins souriants que leurs voisins Cambodgiens. Quant aux marchands, il est très difficile de négocier quoi que ce soit et très énervant de devoir payer trois ou quatre fois le prix (alors même qu’il est affiché !). Après quelques jours passés dans cette ville surpeuplée, nous avons pris l’avion, direction Hoi An… |
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