On a décollé d'Auckland le 3 avril et traversé la ligne de changement de date pour atterrir un jour avant de partir : le 2 avril à Papeete, Tahiti. L’arrivée en Polynésie ressemblait déjà à une carte postale : à la sortie de l’avion, deux maoris chantent en jouant du ukulélé, pendant qu’une vahiné nous accueille en dansant. Notre amie Anne, rencontrée en Inde, nous attendait devant l’aéroport avec les traditionnels colliers de fleur. Elle nous a hébergé dans sa jolie maison pour quelques jours, avant notre envol vers les Marquises.
Le gendarme de Hiva Oa.Aéroport Jacques Brel, Hiva Oa, îles Marquises.
- Bonjour, vous pouvez nous emmener au village ?
- Oui, tu vas dans un hôtel, une pension ?
- Non, à la gendarmerie…Grâce au couchsurfing, on a rencontré Jean-Michel, gendarme sur Hiva Oa, la plus grande des Marquises (visiblement, il y a pire comme lieu de travail). Jean-Michel nous accueille généreusement chez lui, dans l’enceinte de la gendarmerie d’Atuona. Une visite du musée Gauguin et de l’espace Brel plus tard, il nous a fait découvrir un site archéologique marquisien. On est directement plongé dans le bain (chaud) de l'île de Hiva Oa. Dès la première soirée, on a fait la connaissance du cercle d’amis de notre sympathique hôte de la maréchaussée. Dans ce pays ou tout le monde te dit « tu » tout de suite, les rapports sont naturellement chaleureux.

Le lendemain, on embarque avec Ozanne, un pêcheur retraité, pour la visite de l’île de Tahuata, au sud du village d’Atuona. Deux petits Marquisiens sont aussi du voyage, ils nous serviront de guides pour nous faire découvrir le village de Vaitahu et l’artisanat local. La majeure partie de la journée sera occupée à faire la planche dans une baie ensoleillée, baignée d’une eau presque trop chaude.
Archéologie marquisienne.Le jour de l'annif de Maga (qui, petite, se voyait bien devenir archéologue en jupon), on a fait la visite de Puamau avec Jean Secours. Véritable encyclopédie orale, Jean sait à peu près tout ce qu’on peut savoir des Marquises. On a traversé Hiva Oa à bord de sa jeep sur une route à flanc de falaises qu’il connait par cœur (c’est lui qui l’a faite !) à la découverte des « tikis », ces idoles de la civilisation marquisienne originelle.
Persuadés par les missionnaires de se détourner de leurs croyances ancestrales, les autochtones ont déserté leurs anciens sites religieux pour remplir les églises. Aujourd’hui, les Français de métropole sont les premiers à déplorer le manque d’intérêt des Marquisiens pour leur culture originelle. Si ce n’est par la volonté de quelques passionnés (au premier rang desquels on trouve notre guide Jean), les vestiges pré-coloniaux ne font pratiquement pas l’objet de mesures de conservations.
On a suivi Jean à la recherche de trésors qui n’ont toujours pas été extrait de la brousse. Régulièrement, il écarte une fougère pour nous dévoiler une vieille pierre dont il frotte la mousse pour faire apparaitre une sculpture ou un « pétroglyphe », sorte de hieroglyphe des Marquises. Avis aux Indianna Jones amateurs : il subsiste partout sur l’île d’immenses territoires qui ne sont pas fouillés malgré la certitude qu’ils regorgent de témoignages du passé.