Une très longue journée de bus nous a conduit de la frontière laotienne à Phnom Penh. Avant de rejoindre Siem Reap et les temples d’Angkor Vat, nous avons décidé de rester 4 nuits dans la capitale. Rapidement, on s’est mis à écumer les librairies de la ville pour se procurer un ou deux bouquins sur l’histoire du pays. On n’est visiblement pas les seuls touristes étrangers qui ressentent le besoin d’approfondir nos maigres connaissances sur le sujet. Bien sûr, le sinistre nom de Pol Pot ne nous était pas inconnu, tout comme les atrocités commises par les khmers rouges. Personnellement, c’est surtout mon pote Gilles qui m’avait beaucoup appris sur le sujet après son voyage au Cambodge. On a donc voulu en savoir plus sur ce sombre épisode de l’histoire khmer, qui a décimé plus d’un million sept cent mille personnes (30% de la population) entre 1975 et 1979. On peut s’étonner qu’on se jette sur des livres quand il semble bien plus simple d’en parler directement avec la population. Pourtant, ça n’est pas si évident. Il y a bien sur la barrière de la langue ; une certaine retenue nous semble aussi nécessaire. A peine débarqué dans ce pays encore marqué, il n’est pas aisé d’aborder ce thème sur le ton badin de la conversation. On sent bien que le pays est toujours en train de se débattre avec son histoire. La justice aura été bien longue à venir. Les Vietnamiens ont chassé la clique de Pol Pot en 1979. Pourtant, la diplomatie des Khmers rouges représentant le « Kampuchea démocratique » fut présente à l’ONU jusqu’en 1991 et le mouvement contrôlera encore certaines zones du pays jusqu’en 1998. Il aura finalement fallu attendre l’année 2007 pour que certains des plus hauts responsables du massacre soient arrêtés. Certains procès sont encore en cours, d’autres à venir. (voir : http://proceskhmersrouges.net/ ) Chaque Cambodgien de plus de 40 ans garde nécessairement le souvenir de ces horreurs, qu’il ait été d’un côté ou de l’autre du fusil. On ne peut s’empêcher de se demander, en croisant Monsieur et Madame tout le monde, qui étaient les victimes et qui étaient les bourreaux. La distinction est parfois floue, tant il est vrai que sous le régime de Pol Pot, les bourreaux d’un jour devenaient rapidement les victimes le lendemain. Nous avons visité S-21, une ancienne école reconvertie en prison sous le régime des Khmers rouges. Aujourd’hui, c’est un témoignage cru de l’horreur du génocide. Il n’est pas facile de trouver les mots pour décrire ce lieu. Je laisse à Maga le soin de vous en parler dans un prochain article sur ce blog. |
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